Présentation du Conservatoire des savoir-faire rares du Pilat

Depuis 2018, le Parc naturel régional du Pilat a mis en place un programme de conservation et de transmission des savoir-faire des activités traditionnelles, notamment dans le domaine du textile.

Le mercredi 11 septembre 2024, il dévoile sa démarche, illustrée par la présentation d’une machine à fabriquer les peignes à tisser remise en fonctionnement.

Comment capter des savoir-faire ?

Si on sait conserver des bâtiments, des machines, des outils, comment fait-on pour conserver des gestes techniques issus de toute une carrière professionnelle ?

Le Parc du Pilat s’est attelé à trouver une réponse pour valoriser un patrimoine industriel très riche, notamment dans le domaine textile. Moulinage, tissage, rubanerie, tressage, dentelle… autant d’activités dont les savoir-faire, s’ils ne sont pas complètement éteints, sont en passe de disparaître.

C’est ainsi qu’est né le conservatoire des savoir-faire rares du Pilat, dont la vocation est de sauvegarder la mémoire des gestes professionnels sans, toutefois, prétendre les égaler.

L’utilisation d’outils numériques

Un partenariat avec la société K-PROCESS, spécialisée dans la mise en place de processus d’apprentissage dans l’industrie de pointe, a permis de mettre en œuvre un outil logiciel axé sur la vidéo et la décomposition fine des gestes experts. Une dizaine de savoir-faire comme la maintenance d’un métier Jacquard ou d’une machine à tresses alimentent d’ores et déjà le conservatoire des savoir-faire rares du Pilat.

Capter pour transmettre

Depuis 2021, le Parc du Pilat a développé plusieurs campagnes de captation des gestes dans des entreprises et des musées partenaires, comme le Musée d’art et d’Industrie de Saint-Etienne ou la Maison des Tresses et Lacets à La Terrasse-sur-Dorlay.

Les productions issues de ces captations contribuent à l’apprentissage pour les nouveaux salariés des entreprises ou pour les médiateurs de musées, en complément des formations sur le tas.

Mais l’ambition est plus grande. Ces conservations visent aussi à formaliser une ressource immatérielle à partir de laquelle il sera possible de créer ou de renforcer des dynamiques économiques. L’aventure ne fait que commencer.

Focus sur un métier rare à capter d’urgence : peignier

La fabrication de peignes pour les métiers à tisser est une activité méconnue, mais qui a beaucoup compté dans le Pilat.

Depuis près de 20 ans, aucune machine à fabriquer les peignes à tisser n’a été vue en fonctionnement en France.

En 2005, Michel Linossier, dernier peigner en exercice, cessait son activité à Bourg-Argental.

Aujourd’hui, grâce à la mise à disposition d’une machine par M. Alain Fanget, ancien peigner et ancien Maire de Maclas, il va être possible de capter les gestes de Michel Liniossier pour conserver ce savoir-faire rare.

Pour l’occasion, le Parc du Pilat vous offre de (re)découvrir cette technique de précision pour fabriquer un élément essentiel des métiers à tisser.

Le métier est exposé à la Maison du Parc à Pélussin jusqu’à fin septembre.

À retrouver également, le parcours du dernier peignier du Pilat dans l’ouvrage de la collection « Patrimoines du Pilat »  coédité par le Parc naturel régional du Pilat et les éditions Jean-Pierre Huguet.

« Le peigne du métier à tisser de battre s’est arrêté » de Hélène de Montgolfier et Michel Linossier

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