Dès le XVIIIᵉ siècle, le Pilat est maillé de villages et de bourgs importants, avec un habitat dispersé. Certains villages peuvent compter jusqu’à 70 hameaux.
Plus tard, lors de la Révolution industrielle, l’industrie et l’usage de l’eau en tant que source d’énergie se traduisent par le développement de structures industrielles et d’une urbanisation le long des cours d’eau.
Depuis le milieu du XXᵉ siècle, le massif du Pilat a connu un développement important qui a généré des changements profonds de l’aspect des villages et qui peuvent être ressentis comme une « standardisation » des paysages.
Pourtant, chaque village possède des singularités qui le rendent unique. L’ambition n’est pas de dresser ici un portrait de chaque village, mais de vous faire découvrir leurs caractères pour mieux les connaître et les comprendre, pour les partager et pour assurer leur développement harmonieux et leur qualité.
Conditionnés par le relief, construits par les hommes, les villages et les bourgs présentent des caractères bien marqués en fonction de leur situation : à flanc de montagne, le long du Rhône, en fond de vallée ou sur un plateau, villages patrimoniaux et silhouette de bourgs.
Selon vous de quels types de villages s’agit-il ?
Village de vallée
Les villages construits dans les vallées, au plus près des rivières sont nombreux dans le Pilat.
Les hommes ont choisi de construire dans les creux des vallées pour y exploiter la force de l’eau. Ces villages se sont développés à partir des moulins à farine, des usines de métallurgie, des scieries puis des usines textiles jusqu’à atteindre pour certains la taille de véritables bourgs dont le rayonnement va bien au-delà du massif. Si l’industrie textile est aujourd’hui moins présente, l’image de ces villages est fortement marquée par l’activité des usines de production textile qui a généré un patrimoine bâti exceptionnel : usines cathédrales, maisons d’ouvriers, maisons de maîtres, biefs et écluses …
Transformés pour un autre usage ou parfois pour d’autres productions textiles à très haute valeur ajoutée, ce patrimoine est toujours une ressource pour ces villages.
Village de plateau
Même dans un massif de moyenne montagne, le relief peut s’adoucir et dessiner des sortes de replats faiblement vallonnés propices à l’installation humaine.
A la recherche d’un sol adapté à la production agricole, les hommes ont tout naturellement construit des hameaux et des villages sur des plateaux ou bien sur les piémonts en contrebas des reliefs les plus hauts du Pilat. Dans ces villages tout particulièrement, c’est l’agriculture qui guide le dessin des places, des rues et des ensembles bâtis.
Certains de ces villages de plateau sont également des repères dans le paysage. L’enjeu pour ces villages est de conserver leur silhouette lisible en protégeant de l’urbanisation leur écrin naturel et agricole. Leurs extensions sont construites avec un soin tout particulier.
Village le long du Rhône
Les villages construits le long du Rhône tirent leur identité de leur relation au fleuve et de l’économie associée à la présence de la vigne.
Les maisons de mariniers et les maisons de maîtres à l’architecture remarquable dessinent une façade caractéristique qui fait face au Rhône. La présence de ruelles, rues, placettes, chemins, promenades et pistes cyclables permettent toujours aux villages rhodaniens de dialoguer avec leur fleuve.
La proximité avec une grande agglomération en fait des villages aujourd’hui souvent très convoités. L’enjeu est de préserver leur caractère remarquable en tirant partie des ressources qui leur sont propres : la vigne et le fleuve.
Village à flanc de Montagne
Les villages accrochés à flanc de montagne ou à flanc de coteau composent avec le relief.
Dans un souci économique, les hommes qui l’ont bâti ont recherché à minimiser les travaux de construction : les rues sont à plat suivant les courbes de niveau, les maisons ont des façades partiellement enterrées servant souvent de soutènement. Comme les villages sont construits en étages successifs, les maisons et les places offrent souvent des vues vers le lointain. Certains occupent une petite dépression permettant de passer d’un versant à un autre : il s’agit des villages de col, comme Le Bessat ou Burdignes.
D’autres villages de flanc de montagne sont de vrais repères dans le paysage. L’enjeu pour ces villages est de garder leur silhouette bien lisible en protégeant de l’urbanisation leur écrin naturel et en construisant leurs extensions avec un soin tout particulier.
Village remarquable
La présence d’éléments d’architecture ou d’ensemble bâti patrimoniaux distingue certains villages et leur confère un caractère remarquable voire exceptionnel.
Souvent, ces éléments sont protégés, au titre des monuments historiques ou de sites classés ayant donné naissance à un périmètre de protection. Ils s’affichent comme la vitrine du patrimoine bâti du Pilat.
Ces villages s’emploient à préserver la valeur historique, culturelle ou esthétique de leurs monuments afin de la transmettre aux générations futures. Ce riche patrimoine est aussi un gage d’attractivité pour ces communes.
