La côtière rhodanienne

Aux portes du Parc du Pilat, la côtière est marquée par son vignoble en terrasses aux appellations prestigieuses : Condrieu, Côte-Rôtie, Saint-Joseph… Elle offre des vues panoramiques sur les Crêts du Pilat, la moyenne vallée du Rhône et au-delà, sur la chaîne des Alpes, du Mont Blanc au Vercors. La côtière constitue un paysage emblématique à l’échelle du massif et certainement au-delà. Au bord du Rhône, l’industrialisation de la seconde moitié du 20ème siècle a grandement modifié le paysage : disparition de la forêt alluviale, aménagements du fleuve au service du transport fluvial et de la production d’énergie.

Des vignes en terrasses, mais pas seulement

Paysage viticole remarquable en belvédère sur la moyenne vallée du Rhône et sur une grande partie de la chaîne des Alpes, la côtière rhodanienne est identifiée comme un paysage identitaire du massif du Pilat.

L’image la plus marquante de la côtière rhodanienne, la plus convoitée aussi, est certainement celle du coteau abrupt planté de vignes en terrasses (localement appelées « chaillets »).
Le paysage du coteau est aujourd’hui une véritable vitrine pour des appellations prestigieuses qui profitent de terroirs d’exception savamment travaillés.
De profonds ravins boisés rythment cet ensemble homogène.
La plaine alluviale et maraîchère du Rhône, dessinée par d’amples méandres du fleuve, abrite des paysages et des richesses naturelles aux ambiances plus intimes dont les îles du Beurre et de la Chèvre.

Sa limite avec le vaste plateau en balcon au-dessus du Rhône peut être dessinée par la ligne à partir de laquelle la vallée du Rhône n’est plus perceptible.

Plaine maraichère

Un paysage sous pression

A première vue la côtière viticole peut paraître comme un ensemble paysager homogène que la culture de la vigne occupe de manière uniforme. Pourtant, de Loire-sur-Rhône à Saint-Pierre-de-Bœuf, le coteau voit sa physionomie varier. Largement boisés au nord entre Loire-sur-Rhône et Ampuis, seuls quelques espaces de verger subsistent. N’oublions pas que la célèbre cerise Burlat est originaire de Loire-sur-Rhône.
Entre Ampuis et Chavanay, la vigne domine et seuls les ravins boisés viennent donner le rythme aux terroirs viticoles et aux appellations de Condrieu, Côte-Rôtie ou Château Grillet. Enfin, à son extrémité sud, entre Chavanay et Saint-Pierre-de-Bœuf, les schistes et les gneiss, aidés du granite, permettent la production de Saint-Joseph tout en laissant une large place aux boisements spontanés de chênes ou de robiniers ainsi qu’à des arbres fruitiers descendant du plateau de Maclas ou de Pélussin.

Au gré des méandres formés par le fleuve, le coteau laisse place à une plaine alluviale maraîchère et arboricole. Largement remaniée par le passage des infrastructures et des travaux sur le Rhône depuis le début du 20ème siècle, elle a vu son visage considérablement marqué. Toutefois, la plaine d’Ampuis est encore lisiblement dessinée par les parcelles longues et étroites où l’activité maraîchère reste dynamique et maintient une valorisation agronomique du lit majeur du Rhône. Jusqu’aux travaux de génie civil pour faciliter la navigation fluviale au cours des années 1970, ces riches terres étaient amendées par les crues du fleuve aujourd’hui stoppées dans leur progression par les digues.

Entre Condrieu et Tupin-et-Semons, ces travaux ont épargné les lônes dessinant les îles du Beurre et de la Chèvre. Aujourd’hui protégée par un arrêté de biotope, l’île du Beurre abrite de nombreuses espèces animales et végétales de milieu humide mais aussi des paysages rhodaniens devenus presque uniques à l’échelle de la moyenne vallée du Rhône.

La situation stratégique de ce secteur a forgé un patrimoine bâti et paysager exceptionnel : Le quartier des mariniers de Condrieu, Le Château d’Ampuis ou encore Le Tertre du Semons.

Aujourd’hui très convoitée, la côtière compte les communes les plus habitées du territoire du Pilat.

Le regard du paysagiste

Dynamiques et Pressions

La côtière rhodanienne est fortement soumise à la pression urbaine de l’agglomération lyonnaise qui s’étend depuis la vallée du Rhône. Le centre-ville de Lyon n’est qu’à une cinquantaine de kilomètres d’ici.

Composé d’un chapelet de bourgs et hameaux au pied du coteau mais aussi sur le rebord du plateau, les villes, bourgs et hameaux tendent parfois dangereusement à se rejoindre. Ceci au détriment des espaces agricoles et naturels les plus fragiles (vergers, prairies, parcelles maraîchères, milieux humides, …) mais aussi des respirations entre les espaces bâtis garants des connexions écologiques entre le massif du Pilat, le fleuve Rhône et, au-delà, entre le Massif Central et les Alpes.

Objectifs de qualité paysagère

Sur le rebord du plateau, le maintien des prairies naturelles valorisées ou valorisables pour la production fourragère nécessaire à la production de Rigotte de Condrieu, fromage d’Appellation d‘Origine Contrôlée est un enjeu agricole et naturel important.

Afin de conserver l’identité des villages, de favoriser le « village des courtes distances », la vitalité des centres-bourgs, de préserver les silhouettes remarquables de bourg mais aussi de ne pas privatiser les vues et accès au rebord de la côtière, un projet urbain cohérent à l’échelle de la côtière est à envisager.

La vallée nécessite aussi une attention particulière. Parcouru par de nombreuses infrastructures (RD 386 et 1086, voie ferrée, via-rhôna, …), très habité et riche en milieux naturels, l’espace entre le pied du coteau et les berges du Rhône nécessite une réflexion pour l’amélioration de la qualité de vie des riverains et la ré-appropriation du fleuve.

 

Un plan paysage pour la côtière rhodanienne

La côtière rhodanienne est identifiée dans la charte du Parc comme un « Paysage emblématique à reconquérir paysagèrement ». La réalisation d’un plan paysage a pour objectif de coordonner le actions pour la reconquête de ce paysage emblématique.

Des pressions urbaines importantes

Les communes de la côtière rhodanienne doivent composer avec la configuration en « défilé » de la vallée du Rhône, source de nombreuses contraintes (voie de passage pour de nombreuses infrastructures, zones inondables, coteau abrupt …). Parallèlement, ce territoire est soumis à une très forte pression résidentielle induite par la proximité des agglomérations viennoise et roussillonnaise mais aussi de la métropole lyonnaise. Or, si la dynamique de périurbanisation est continue, l’espace, quant à lui, est « fini » et les secteurs les plus opportuns pour être bâtis se réduisent. Cette situation induit des pressions sur les terrains agricoles et naturels au détriment de la qualité paysagère et du cadre de vie.

Un plan paysage opérationnel et pratique

Le Plan paysage est un document contractuel déclinant des axes d’intervention à mettre en œuvre. Il comporte des fiches de recommandations pratiques destinées aux collectivités ainsi qu’aux porteurs de projets (aménageurs, constructeurs, …). Au nombre de 9, ces fiches traitent de domaines variés tels que « Préserver la silhouette de son bourg », « Améliorer l’image des zones d’activité » ou encore « Limiter l’érosion et le ruissellement à l’échelle des coteaux ».

Une démarche « Plan paysage » inédite

Dès 2011, le Syndicat mixte du Parc et celui du SCOT (Schéma de COhérence Territoriale) des Rives du Rhône ont mis en commun leurs moyens pour définir simultanément un Plan paysage et un Schéma de secteur (déclinaison réglementaire du SCOT). Cette démarche prospective, associant 23 communes du Rhône, de la Loire et de l’Ardèche, les 5 intercommunalités concernées, les départements, les services de l’Etat et l’ensemble des acteurs du monde agricole, a permis d’évoquer puis de répondre à la multiplicité des enjeux paysagers, agricoles, environnementaux et urbains sur ce territoire à l’horizon 2030.
Cette démarche inédite en France de coopération entre un SCOT et un Parc a permis d’aboutir à un document de planification commun, adapté aux spécificités des communes riveraines du fleuve, qu’elles déclinent déjà dans leur PLU (Plan LocaL d’Urbanisme).

 

Plan paysage – diagnostic

Plan paysage – orientation

Améliorer la gestion de l’eau

Renouer les liens au fleuve

Préserver les structures des paysages

Faire découvrir les richesses du territoire

Développer les communes en respectant les paysages

Prendre soin des silhouettes de bourgs

Améliorer l’image des zones d’activités

Améliorer la qualité des routes

Préserver le caractère rural des bourgs

Les 9 fiches recommandations

Paysages

Les crêts Le versant Gier La vallée de la Déôme Le Haut Pilat Le piémont rhodanien La côtière rhodanienne