Les crêts

Image d’Épinal du Pilat, cette zone centrale est le lieu où s’affirme l’identité montagnarde du massif. Les sommets du Pilat culminent à 1432m au Crêt de la Perdrix. Ils constituent la ligne sommitale du Parc, sa colonne vertébrale, sa ligne d'horizon.

Un paysage montagnard

Le couronnement des crêts semble infranchissable car il masque tout ce qui est au-delà de lui. Pourtant, les crêts sont entrecoupés de cols très connus et très fréquentés : Col du Planil,  Croix de Chaubouret, Plateau de la Barbanche, Col du Muret (vers Salvaris), Col de l’Oeillon, Collet de Doizieux ou encore le Col de Pavezin ou de Chassenoud … chaque col se positionne comme une invitation à aller voir ce qui se passe de l’autre côté du massif.
La végétation sur les crêts est changeante : les espaces sont alternativement fermés sur des ambiances de sous-bois, puis totalement tournés vers le panorama des landes sommitales dégagées. Le système des chirats est une caractéristique spécifique à ce secteur.
Les crêts représentent la toile de fond du Pilat, l’arrière plan de chacun de ses paysages. C’est aussi une entité paysagère à part entière. Ils se distinguent par leur caractère panoramique dominant, leur effet belvédère.

Les 3 Dents

La représentation collective

Les crêts sont visibles et facilement identifiables à plusieurs dizaines de kilomètres des limites du Parc. Ainsi, depuis les centres-villes de Saint-Etienne et de Lyon,  mais aussi depuis la vallée du Rhône, ou des monts du Forez, le Crêt de l’Oeillon, surmonté de son antenne de plusieurs dizaines de mètres de haut, attire le regard et situe le Pilat bien au-delà de ses limites géographiques et administratives.
Cette proximité visuelle des sommets contribue à affirmer l’identité du Pilat, sa particularité. Elle constitue aussi un lien fédérateur entre les territoires diversifiés qui composent le massif.

Le regard du paysagiste sur les crêts

Dynamiques et Pressions

Les crêts offrent un panorama sur l’ensemble du territoire du Parc, sur les territoires limitrophes des vallées du Gier et du Rhône jusqu’au Jarez et, au-delà, sur le quart sud-est de la France et sur les Alpes en particulier.
Très convoités par les promeneurs et largement pratiqués par les locaux et les habitants des villes limitrophes, leur fréquentation peut être importante quelle que soit la saison.
Cette entité  est largement plantée de forêts productives de conifères dont le bois est utilisé pour le bois d’œuvre comme pour le bois énergie. Un autre type de forêt tend à faire évoluer son visage et vient rendre floue une lisibilité dont l’agriculture et l’élevage en particulier sont garants. En effet, les prairies les plus pentues, les plus difficiles d’accès et les plus reculées des fermes sont souvent gagnées par la friche puis par la forêt.
Ce retour naturel de la végétation ainsi que certains boisements de conifères dits « en timbre-poste » impliquent, dans certains secteurs, une fermeture des paysages qui s’accompagne de l’obstruction de vues provoquant un sentiment d’enfermement.

Objectifs de qualité paysagère

Compte tenu de leur importante fréquentation, de leur rôle charnière de basculement entre des versants et des paysages variés mais très convoités, les crêts bénéficient d’une attention particulière. Les chartes paysagères qui les concernent affirment toutes le maintien des cols ouverts, voire leur aménagement pour conserver leur identité et leur sobriété comme l’objectif principal.
La reconquête des landes et des prairies est un autre objectif prioritaire, ceci afin de maintenir l’équilibre des milieux naturels en place, de lutter contre la fermeture et la banalisation des paysages mais aussi pour ne pas perdre leur aspect minéral.

Un paysage élevé au rang de patrimoine national

Un classement désiré de longue date

Un des plus anciens objectifs du Parc du Pilat a été atteint le 21 août 2015 : le site des Crêts du Pilat, celui qui lui confère son image d’Épinal, son attractivité touristique, a été reconnu par l’Etat pour sa valeur paysagère comme site d’exception et élément du patrimoine national, au même titre que le Mont Saint Michel ou encore le site de Vallon Pont d’Arc.
Après 40 années, la démarche de classement pilotée par l’Etat avec l’appui technique du Parc a abouti sur un périmètre de 1300 ha sis sur 7 communes : La Valla-en-Gier, Doizieux, Graix, Colombier, Véranne, Roisey et Pélussin. C’est la partie sommitale du site des Crêts du Pilat qui a été classée au titre de la loi de 1930.

Un classement pour protéger le site

Il n’existe pas de règlement propre aux sites classés mais une autorisation spéciale de l’Etat est nécessaire pour tous travaux susceptibles de modifier l’état ou l’aspect des lieux.
Il s’agit :

  • soit d’une autorisation du ministre chargé des sites, après avis de la commission départementale des sites, pour les travaux importants (démolition, route, parking, permis de construire,…),
  • soit d’une autorisation préfectorale après avis de l’Architecte des Bâtiments de France pour les travaux de moindre importance (clôtures, déclarations préalables, …).

Sont systématiquement interdits en site classé : la publicité, le camping-caravaning et les réseaux aériens nouveaux.
Le classement ne réglemente pas les activités diverses (sports, chasse, circulation des personnes et des véhicules …) dès lors qu’elles ne créent pas d’impact nouveau sur le paysage.

Pour aller plus loin

 

Paysages

Les crêts Le versant Gier La vallée de la Déôme Le Haut Pilat Le piémont rhodanien La côtière rhodanienne